mensongeet duperie de soi chez Platon (Revue philosophique de la France et de l'Ă©tranger 2018) Laetitia Monteils. Download Download PDF. Full PDF Package Download Full PDF Package. This Paper. A short summary of this paper. 37 Full PDFs related to this paper. Read Paper. Download Download PDF. Download Full PDF Package . Translate PDF. Related Laphilosophie est un mot d'origine grec qui signifie "amour de la sagesse". Elle Ă©tudie des problĂšmes fondamentaux liĂ©s Ă  l'existence, Ă  la connaissance, Ă  la vĂ©ritĂ©, aux valeurs morales et esthĂ©tiques, Ă  l'esprit et au langage humain. soyons bref Partager Obtenir le lien; Facebook; Twitter; Pinterest; E-mail; Autres applications; Enregistrer un commentaire La Lesecret de cette harmonie est dans l’amplitude des espaces et paysages intĂ©rieurs qui se sont ouverts, rencontrant amoureusement la Vie multiple. Il est dans une nouvelle conscience d’aimer, subtile, vibratoire, qui met en mouvement des aspects de soi encore endormis, d’autres sens, une frĂ©quence d’amour plus Ă©levĂ©e. Deplus, ce dont nous prenons conscience peut ĂȘtrefranchement trompeur : nous pouvons croire aimer quelqu'un alors qu'en rĂ©alitĂ© nous le dĂ©testons (mais sans vouloirle LaConscience est fonda-Mentale. Elle est de l qui nous conditionnent sous des masques trompeurs, en nous annexant du poison de leurs fausses saveurs. Le superficiel est surface changeante des choses. On ne s’étonne donc jamais de les perdre avec plus ou moins de mal. MalgrĂ© tout, il subsiste toujours en Soi un rapport subtil aux causes fondamentales CHAPITRE6: LA CONSCIENCE ET L'INCONSCIENT Conscience : connaissance + ou - claire de ce qui se passe en ou en dehors de moi, elle est immĂ©diate ou rĂ©flĂ©chie, a une dimension morale. Du latin « conscientia » IntĂ©rioritĂ© : conscience spontanĂ©e, ce qui hors de soi Le savoir de soi apparait comme rĂ©flexion La conscience permet de se questionner sur soi Etc'est dans ce sens que j'utilise la terminologie "sport de combat" dans le titre. La bienveillance demande beaucoup d'entrainement, d'attention, de pratique, de contrĂŽle, d'endurcissement, de Laconscience de soi, c’est aussi dĂ©velopper la capacitĂ© Ă  se connaĂźtre soi-mĂȘme comme leader : Apprendre Ă  repĂ©rer ce qui se passe en nous lorsque nous Sila pensĂ©e consciente est le jouet d'une sorte de pensĂ©e organique dont je n'ai nulle conscience immĂ©diate il convient d'en dĂ©duire, que je ne suis pas cette conscience rĂ©flĂ©chit, pure pensĂ©e capable de diriger le corps dont Descartes croyait prendre conscience au terme du doute. ReconnaĂźtre l'existence d'un inconscient psychique conduit Freud Ă  poser deux IdĂ©eclĂ© #1. Comment retrouver l'estime de soi et la confiance: 5 stratĂ©gies. 1- Ressentir le malaise. 2- Allez dans le sens du ressenti. Dire non ! Dire oui, sans aller au-delĂ  de vos limites. 3- Bien vous ancrer dans le moment prĂ©sent. IdĂ©e clĂ© #2. 4- Estime de soi et rapports avec les autres. ipxLSqy. Proposition de traitement par christian nahas, LycĂ©e Albert 1er de Monaco, TES1, novembre 2014. De son Ă©tymologie latine CUM SCIRE », la conscience veut dire le savoir revenant sur soi-mĂȘme. Cette conscience en question est dans ce cas rĂ©servĂ©e Ă  l’Homme car les animaux possĂšdent seulement le premier degrĂ© de conscience qui est vĂ©gĂ©tatif. Tout Homme possĂšde une conscience mais elle n’est pas la mĂȘme pour tous. On pourrait alors se demander s’il se cache une idĂ©e derriĂšre cette conscience de soi. La conscience que dĂ©tient l’humain est-elle une connaissance ? Une connaissance de quoi ? Or nous devons comprendre de quelle sorte de connaissance parle-t-on; un savoir ? On pourrait mĂȘme ĂȘtre amenĂ© Ă  se demander, si c’est bien le cas, si la conscience de soi est constamment une connaissance ou si elle dĂ©pend de la conscience. C’est Ă  travers ces questions que nous comprendrons qu’en effet la conscience de soi peut ĂȘtre une connaissance mais que ce n’est pas toujours le cas. Ce n’est pas toujours le cas d’aprĂšs notre interprĂ©tation de la connaissance humaine. Afin de mieux comprendre ce duel, l’idĂ©e de conscience partielle et mĂȘme d’inconscience est traitĂ©e pour mieux diffĂ©rencier ou rapprocher la conscience de soi et une connaissance. La conscience est un terme gĂ©nĂ©ral qui peut se diviser en trois puisqu’il n’existe pas une seule forme de conscience universelle et identique Ă  tout ĂȘtre vivant. Le premier stade de cette conscience est dit spontanĂ©e ou vĂ©gĂ©tative car elle est partagĂ©e par Hommes et animaux. C’est cette conscience qui est omniprĂ©sente lorsqu’on agit ou pense, la conscience du prĂ©sent. Mais ce n’est pas de celle-ci qu’on parle ici lorsqu’on pose la question La conscience de soi est-elle une connaissance ? ». On pourrait s’interroger pour savoir si les animaux ont une connaissance de leurs actions lorsqu’ils sont guidĂ©s par leur conscience spontanĂ©e tout comme les Homme en gĂ©nĂ©ral dans leur vie. La conscience rĂ©flĂ©chie, voire morale, de soi permet Ă  l’Homme de se diffĂ©rencier des autres grĂące Ă  sa supĂ©rioritĂ© intellectuelle et le pouvoir de revenir sur ses faits. Comme le dit Descartes au 17Ăšme siĂšcle dans Le Discours de la MĂ©thode Je pense donc je suis ». Ceci signifierait donc que l’Homme par le fait de penser prend conscience qu’il existe bel et bien physiquement et intellectuellement sur Terre. La simple prise de conscience donne Ă  l’Homme une preuve de sa prĂ©sence sur Terre car sa conscience morale le guide et le juge constamment. Cette marque de pensĂ©e et de prise de conscience est uniquement rĂ©servĂ©e Ă  l’Homme. Ce dernier apprend un grand nombre de savoirs au cours de sa vie qui lui permettent d’acquĂ©rir une connaissance, c’est-Ă -dire une comprĂ©hension et une analyse du monde qui l’entoure. La connaissance de soi-mĂȘme est Ă  la source du cogito ergo sum » dĂ©finit par Descartes au 17Ăšme siĂšcle, qui essaye de lui trouver un fondement solide. L’intuition, le regard Ă  l’intĂ©rieur de soi, montre que l’Homme s’observe et se juge grĂące au juge intĂ©rieur. C’est se juge qui va classer nos actions en tant que justes ou mauvaises en fonction des critĂšres universels imposĂ©es par la sociĂ©tĂ© comme le dit LĂ©vi-Strauss. Dans les Fondements de la MĂ©taphysique des MƓurs en 1795, Emmanuel Kant explique que la conscience morale est inhĂ©rente Ă  son ĂȘtre », c’est-Ă -dire qu’aucun ĂȘtre peut s’en Ă©chapper puisque l’Homme agit en fonction de la morale. C’est la connaissance de soi et son existence qui montre bien que la conscience fait partie de notre physiologie qui la soutient. La conscience de soi devient donc une connaissance de soi-mĂȘme. Sartre va plus loin dans son raisonnement en disant que pour exister il faut agir ». Son courant de pensĂ©e l’existentialisme qui apparaĂźt vers la moitiĂ© du 20Ăšme siĂšcle suggĂšre que le simple fait d’avoir une conscience de soi n’est pas assez pour exister comme tel ou tel. C’est Ă  travers nos actions que nous existons d’aprĂšs Sartre puisque Nos actions nous engagent ». Le fait d’agir de telle ou telle façon place l’Homme dans une certaine position dans la sociĂ©tĂ©. Puisque la conscience de soi est une connaissance, l’Homme a connaissance de son rĂŽle dans la collectivitĂ© et y est donc condamnĂ©. Kant propose que l’Home essaye au plus d’obĂ©ir Ă  son juge intĂ©rieur sinon ce serait l’effondrement de la sociĂ©tĂ© entiĂšre. La connaissance de l’Homme est assez puissance pour qu’il prenne conscience de ses actes, c’est-Ă -dire pour qu’il prenne conscience de soi. Puisque la conscience de soi est une connaissance, cela voudrait-il dire que l’Homme peut dĂ©sormais acquĂ©rir cette conscience ? Tout comme l’Homme apprend de nouvelles choses peut-il donc remettre en question la conscience qu’il dĂ©tient ? Et si cette conscience de soi n’était pas toujours prĂ©sente, sa connaissance le serait-elle aussi ? Jusqu’à prĂ©sent, nous avons vu que la conscience de soi est une connaissance Ă  l’Homme qui va le guider au cours de sa vie grĂące au juge intĂ©rieur. Or comment la conscience de soi peut-elle ĂȘtre une connaissance si nous ne sommes pas toujours conscient ? Bien que les phĂ©nomĂ©nologues et notamment Husserl affirment que Toute conscience est toujours conscience de quelque chose », cela est contestĂ© par d’autres. En effet, Leibniz suggĂšre dans les Nouveaux Essais sur l’entendement humain que l’Homme n’a pas toujours connaissance de sa conscience mais peut s’en rendre compte plus tard, lorsqu’il repense Ă  un fait antĂ©cĂ©dent. Nietzsche adhĂšre aussi Ă  l’exemple de Leibniz selon lequel lorsqu'on entend le bruit de la mer qui est omniprĂ©sent par exemple, notre ouĂŻe s’adapte Ă  ce son et l'on ne se rend peut-ĂȘtre compte que le lendemain que ce jour-lĂ , la mer Ă©tait plus violente et faisait plus de bruit qu’un autre jour. Souvent, nos habitudes font que la conscience de soi soit seulement partielle et qu’on n’y fait pas tout le temps attention. Puisque la connaissance peut-ĂȘtre acquise, l’Homme se plie Ă  un certain nombre d’exigences. Dans Les PensĂ©es, Pascal dit que La vraie morale se moque de la morale ». Il suggĂšre ainsi que la vraie morale, celle du cƓur, de l’instinct, ne prend pas en compte la morale Humaine qui dĂ©pend du juge intĂ©rieur qui lui mĂȘme repose sur les lois de la sociĂ©tĂ©. Ceci voudrait donc dire que la vĂ©ritable conscience que nous avons de nous mĂȘme n’est pas une connaissance puisqu’elle ne peut pas ĂȘtre apprise Ă  travers la sociĂ©tĂ©. La conscience de soi n’est donc pas toujours une connaissance puisqu’elle n’est pas innĂ©e Ă  l’Homme, seule la conscience est innĂ©e. On pourrait alors ĂȘtre amenĂ© Ă  croire que dĂšs sa naissance, l’Homme a une conscience, mais un bĂ©bĂ© de quelques jours a-t-il forcĂ©ment la mĂȘme conscience morale qu’un adulte ? Puisque sa conscience n’est pas encore soumise Ă  la sociĂ©tĂ©, sa conscience n’est donc pas encore une connaissance. Le bĂ©bĂ© ne sait pas encore qu’il a une conscience. Dans le cas oĂč l’Homme ne serait plus conscient et deviendrait inconscient, sa connaissance demeurerait-elle lorsque l’Homme reprendrait conscience ? La conscience de soi n’est donc pas une connaissance dans la mesure oĂč cette conscience n’est pas toujours prĂ©sente. Mais mĂȘme dans le cas oĂč elle le serait, la conscience de soi n’apporte pas ou n’est pas une connaissance Ă  l’Homme. On peut trĂšs bien avoir des arriĂšres pensĂ©es dans notre conscience qui ne se manifestent pas forcĂ©ment ; c’est la thĂšse de Freud. On ne connaĂźt donc pas tout le temps notre conscience puisque l’on peut ĂȘtre partiellement absent comme lors de nos rĂȘves voir lorsqu’on sombre dans l’inconscience. L’Homme au rĂ©veil ne se souvient quasiment jamais de ses rĂȘves bien qu’à un moment donnĂ© il les a vĂ©cus dans sa conscience durant la nuit. Dans ce cas, la conscience de soi n’est pas une connaissance pour l’Homme. Freud va encore plus loin et propose mĂȘme que l’Homme peut Ă  certains moments ĂȘtre inconscient, ce qui signifierait qu’il n’aurait pas toujours de conscience de soi. La question L’inconscience est-elle une connaissance ? » peut alors se poser pour savoir si lorsque cette conscience de soi est totalement absente, la connaissance aussi. Or le terme connaissance Ă  plusieurs sens ; il peut ĂȘtre compris comme un ensemble de savoirs acquis au cours d’une vie ou peut signifier la prise de conscience de quelque chose d’oĂč en dĂ©coule le verbe connaĂźtre. Si l’on considĂšre la connaissance de soi comme un savoir, on serait menĂ© Ă  croire que la conscience de l’Homme en fait sa grandeur comme le montre la citation de RenĂ© Descartes L’Homme est comme maĂźtre et possesseur de la nature » au 17Ăšme siĂšcle dans le Discours sur la MĂ©thode. Si en revanche on penche pour la deuxiĂšme dĂ©finition de connaissance, ceci voudrait donc dire que l’Homme sait et prend conscience de sa conscience. Or nous avons montrĂ© que ceci n’est pas toujours le cas. Chaque Homme a sa propre conscience qui est comme nous l’avons vu dans un premier temps une connaissance. C’est sa conscience qui lui permet de juger ses actes et de respecter la collectivitĂ© Ă  laquelle il appartient. En revanche, lorsque ce dernier n’a pas conscience de soi, sa connaissance disparaĂźt, ce qui souligne le fait que la conscience n’est pas toujours une connaissance. Nous nous sommes par ailleurs interrogĂ©s pour savoir si l’inconscience dĂ©finit par Freud, pourrait expliquer le fait que la conscience de soi soit une connaissance selon le sens qu’on lui en donne. N'oubliez pas de cliquer sur les liens des diffĂ©rentes problĂ©matiques, afin d'accĂ©der Ă  un choix de textes relatifs Ă  cette problĂ©matique particuliĂšre. - Est-ce par la conscience qu'il faut dĂ©finir l'homme ? I. Origine et caractĂ©ristiques de la conscience - Que faut-il entendre par "ĂȘtre conscient" ? - Qu'est-ce que prendre conscience ? - Comment sait-on qu'un autre ĂȘtre est conscient ? - La duplicitĂ© de la conscience rend-elle inutile l'hypothĂšse de l'inconscient ? - Est-ce que l'attention est la caractĂ©ristique essentielle de la conscience ? - N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ? - Quelle relation la conscience entretient-elle avec ses objets ? - La conscience est sĂ©lective - La phĂ©nomĂ©nologie husserlienne a. La thĂšse de l'attitude naturelle analysĂ©e par Husserl b. La phĂ©nomĂ©nologie husserlienne proprement dite c. La phĂ©nomĂ©nologie husserlienne par les exemples 3. SubjectivitĂ© et objectivitĂ© de la conscience - La conscience peut-elle ĂȘtre objective ? - La conscience nous montre-t-elle la rĂ©alitĂ© telle qu'elle est ? a. Conscience et subjectivitĂ© b. La conscience de la rĂ©alitĂ© - Quels sont les obstacles Ă  la prise de conscience de la rĂ©alitĂ© ? 4. La conscience mĂ©diate ou immĂ©diate ? - Dans quelle mesure peut-on affirmer que la conscience n'est pas un donnĂ© mais une tĂąche ? - "Croyant possĂ©der la conscience, les hommes se sont donnĂ© peu de mal pour l'acquĂ©rir." Quel sens donner Ă  cette rĂ©flexion ? - Sommes-nous conscients ou avons-nous Ă  nous rendre conscients ? - Quelle relation la conscience entretient-elle avec ses objets ? - La conscience ne s'exprime-t-elle que dans la nĂ©gation ? - Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ? - La conscience de soi suppose-t-elle autrui ? - Pour ĂȘtre soi-mĂȘme, faut-il se diffĂ©rencier des autres ? - Les autres nous aident-ils Ă  nous connaĂźtre ou nous en empĂȘchent-ils ? - Puis-je attendre d'autrui qu'il m'apporte une vĂ©ritĂ© sur moi-mĂȘme ? - Suffit-il d'ĂȘtre diffĂ©rent des autres pour ĂȘtre soi-mĂȘme ? a. Conscience et sociĂ©tĂ© - La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la sociĂ©tĂ© Ă  laquelle il appartient ? - Est-on fondĂ© Ă  affirmer l'existence d'une conscience collective ? II. La conscience de soi - Le moi est-il ce qui se cache ou ce qui se manifeste ? - Comment comprendre la notion de vie intĂ©rieure ? - Suis-je dans mon corps "comme un pilote dans son navire" ? - Comment sait-on que quelqu'un est conscient de ce qu'il fait ? - La conscience n'est-elle tournĂ©e que vers elle-mĂȘme ? - "La conscience enferme un refus de soi ; on ne connaĂźt de soi que ce qu'on change." Quelles rĂ©flexions vous suggĂšre cette pensĂ©e d'Alain ? - La question "qui suis-je ?" admet-elle une rĂ©ponse exacte ? - Être conscient de soi est-ce ĂȘtre maĂźtre de soi ? - Pourquoi chercher Ă  se connaĂźtre soi-mĂȘme ? - La conscience immĂ©diate de soi est-elle connaissance de soi ? - "Connais-toi toi-mĂȘme." À quels obstacles se heurte cette exigence ? - Peut-on se connaĂźtre soi-mĂȘme ? - Est-il plus facile de connaĂźtre autrui que de se connaĂźtre soi-mĂȘme ? - Comment puis-je savoir qui je suis ? - Que peut-on savoir de soi ? - L'homme est-il condamnĂ© Ă  se faire des illusions sur lui-mĂȘme ? - La maĂźtrise de soi dĂ©pend-elle de la connaissance de soi ? - Si la connaissance de soi est utopique, devons-nous pour autant y renoncer ? - Est-il vrai de dire que "l'observation directe de soi est loin de suffire pour apprendre Ă  se connaĂźtre " ? - La connaissance de soi peut-elle ĂȘtre sincĂšre ? - La conscience de soi est-elle une connaissance ? b. La conscience vĂ©ridique ou trompeuse ? - La conscience peut-elle ĂȘtre objective ? - La conscience peut-elle nous tromper ? - Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ? - Suis-je ce que je crois ĂȘtre ? - Toute conscience de soi est-elle une illusion sur soi ? - La conscience est-elle source d'illusions ? - Peut-on se mentir Ă  soi-mĂȘme ? - Le moi s'identifie-t-il Ă  la conscience ? - Peut-on ne pas ĂȘtre soi-mĂȘme? - Suffit-il d'ĂȘtre diffĂ©rent des autres pour ĂȘtre soi-mĂȘme ? - Doit-on apprendre Ă  devenir soi-mĂȘme ? - Suis-je le mieux placĂ© pour savoir ce que je suis ? - L'expression " ĂȘtre soi-mĂȘme " a-t-elle un sens ? - Mon identitĂ© dĂ©pend-elle de ma culture ? - Prendre conscience de soi, est-ce devenir Ă©tranger Ă  soi-mĂȘme ? - Qu'est-ce qu'une personne ? - Y a-t-il continuitĂ© de l'ĂȘtre vivant Ă  la personne ? - Pourquoi dois-je respecter la personne ? - Le respect n'est-il dĂ» qu'Ă  la personne ? - Toutes les personnes ont-elles droit Ă  un Ă©gal respect ? - Respecter l'autre, est-ce respecter en lui la personne humaine ? d. La dimension temporelle de l'identitĂ© - Suis-je ce que mon passĂ© a fait de moi ? - Peut-on dire qu'on change avec le temps ? - Peut-on dire que je change avec le temps ? - Peut-on changer avec le temps ? - Qu'est-ce que rester soi-mĂȘme ? 4. Conscience et libertĂ© - La conscience est-elle source de libertĂ© ou de contrainte ? - Toute prise de conscience est-elle libĂ©ratrice ? III. La conscience morale - Qu'est-ce qui, en moi, me dit ce que je dois faire ? - Quelle origine assignez-vous Ă  la mauvaise conscience ? - La conscience morale est-elle naturelle Ă  l'homme ? - La conscience morale n'est-elle que le rĂ©sultat de l'Ă©ducation ? - Agir selon sa conscience, est-ce agir selon ses valeurs personnelles ? - Écouter la voie de la conscience, est-ce Ă©couter celle de la raison ? - La conscience morale ne provient-elle que de l'Ă©preuve de la faute ? - Sur quoi ma conscience morale fonde-t-elle sa lĂ©gitimitĂ© ? - Peut-on dire que toute conscience est une conscience morale ? - Qu'y a-t-il Ă  reprocher Ă  la bonne conscience ? - Suffit-il d'avoir bonne conscience pour ĂȘtre innocent ? - Etre maĂźtre de soi, est-ce une visĂ©e illusoire ? - Peut-on Ă©chapper aux exigences de la conscience ? - Suffit-il d'avoir bonne conscience pour ĂȘtre innocent ? - La conscience peut-elle ĂȘtre un obstacle pour l'action ? - Peut-on ĂȘtre immoral sans le savoir ? - Suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience ? - Suffit-il d'ĂȘtre conscient de ses actes pour en ĂȘtre responsable ? - Pourquoi l'homme peut-il parfois dĂ©sirer l'inconscience ? - La conscience peut-elle ĂȘtre un fardeau ? - Quel sens peut-on donner Ă  l'expression c'est plus fort que moi ? - L'indignation morale dispense-t-elle de l'analyse ? IV. La conscience en rapport aux autres notions du programme - La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle Ă  notre bonheur ?- L'expĂ©rience de l'oeuvre d'art modifie-t-elle la conscience que nous avons du monde ? Date de crĂ©ation 09/12/2005 1701 DerniĂšre modification 08/07/2019 1222 CatĂ©gorie Page lue 22037 fois [box type= »bio »] Thomas StĂ©phane Ngameni, Doctorant en Philosophie sous la direction de MylĂšne Botbol-Baum. UniversitĂ© Catholique de Louvain, UCL, Belgique. Centre de Philosophie Pratique EuropĂ©.[/box] [learn_more caption= »RĂ©sumĂ© » state= »open »] Cet article se propose d’élucider la nature et les enjeux de la critique acerbe qu’adresse Hans Blumenberg Ă  la thĂ©matisation husserlienne de la mise en Ɠuvre de la conscience rĂ©flexive dans son rapport aux contenus ou objets intentionnels. Blumenberg dĂ©nonce l’aveuglante et trompeuse certitude qui attribue Ă  la conscience de soi la capacitĂ© de se prendre elle-mĂȘme pour objet de sa visĂ©e intentionnelle sous le mode d’une immĂ©diatetĂ© pure. La charge dirigĂ©e contre Husserl signe l’impossibilitĂ© pour la conscience de construire d’elle-mĂȘme ses propres visĂ©es intentionnelles, abstraction faite du socle anthropologique qui la constitue. L’alternative proposĂ©e par cet hĂ©ritier critique d’Husserl est alors celle d’un redĂ©ploiement ou d’une refonte gĂ©nĂ©tique de la comprĂ©hension de la conscience rĂ©flexive fondĂ©e sur les conditions corporelles et culturelles de son existence.[/learn_more] Introduction [learn_more caption= »Sommaire »] SOMMAIRE Introduction A. IntentionnalitĂ© et conscience de soi chez Husserl Conscience et intentionnalitĂ© existentielle De l’intentionnalitĂ© Ă  la conscience de soi B Conscience de soi husserlienne et apories phĂ©nomĂ©nologiques L’éviction husserlienne de l’anthropologie en phĂ©nomĂ©nologie. Conscience de soi et intentionnalitĂ© un rapport problĂ©matique La conscience de soi un rĂ©quisit mĂ©thodologique C Une rĂ©-anthropologisation de la conscience de soi Du ZurĂŒck zur Sachen » au Zu den Sachen und zurĂŒck » Conscience de soi et expĂ©rience du corps propre Conclusion Bibliographie[/learn_more] L’Ɠuvre philosophique de Hans Blumenberg est traversĂ©e par un dialogue permanent et critique avec Edmund Husserl, l’un des fondateurs de la phĂ©nomĂ©nologie. En effet, si Blumenberg est perçu comme un hĂ©ritier critique de la phĂ©nomĂ©nologie, c’est parce qu’il a su Ă©crire l’histoire des hĂ©rĂ©sies husserliennes »[1]. Loin de se contenter d’une critique minimaliste d’une phĂ©nomĂ©nologie husserlienne restĂ©e prisonniĂšre d’un certain idĂ©alisme transcendantal, ce philosophe s’est attaquĂ© aux fondements et aux Ă©lĂ©ments structurels de la pensĂ©e d’Husserl. L’un des points saillants de cette critique porte sur les limites de la conception husserlienne de la conscience de soi et sa nĂ©cessaire rĂ©-anthropologisation. Cette remise en cause d’un Ă©lĂ©ment clef de la phĂ©nomĂ©nologie husserlienne n’est pas nouvelle en soi. La question de la conscience est une question complexe dans la phĂ©nomĂ©nologie de Husserl sur lequel il est d’ailleurs revenu Ă  de nombreuses reprises et qui a Ă©tĂ© longuement reprise et critiquĂ©e par bon nombre de phĂ©nomĂ©nologues[2]. Cependant, l’originalitĂ© de la critique blumenbergienne est qu’elle permet de penser la conscience de soi non plus sous le mode d’une immĂ©diatetĂ© interne, d’une rĂ©flexivitĂ© transparente Ă  ses propres vĂ©cus, mais sous celui d’un dĂ©tour par l’intersubjectivitĂ©, par la corporĂ©itĂ©. L’objectif de cet article consistera Ă  Ă©lucider la nature et les enjeux aussi bien de la critique que de l’alternative anthropologique proposĂ©es par Blumenberg. Notre analyse comporte trois moments complĂ©mentaires Ă©voquer briĂšvement l’articulation husserlienne entre conscience de soi et intentionnalitĂ© ; dĂ©gager les apories de la thĂ©matisation husserlienne de la conscience de soi ; montrer que pour Blumenberg la conscience ne peut pas d’elle-mĂȘme construire ses propres visĂ©es intentionnelles, mais a besoin, tel un organisme vivant, de se constituer en se rapportant au monde, Ă  ce qui l’entoure. A IntentionnalitĂ© et conscience de soi chez Husserl La problĂ©matisation de la conscience de soi chez Husserl nĂ©cessite un bref retour Ă  l’une des sources essentielles de la phĂ©nomĂ©nologie de ce dernier la mise en perspective de l’intentionnalitĂ© et son articulation Ă  la conscience de soi en tant que capacitĂ© rĂ©flexive. Conscience et intentionnalitĂ© existentielle Le projet phĂ©nomĂ©nologique d’E. Husserl s’est nourri d’un idĂ©al fonder une science des sciences, une philosophie libĂ©rĂ©e de tout prĂ©jugĂ©. En effet, quel est le sens fondamental de toute philosophie vĂ©ritable ? N’est-ce pas de tendre Ă  libĂ©rer la philosophie de tout prĂ©jugĂ© possible, pour faire d’elle une science vraiment autonome, rĂ©alisĂ©e en vertu des Ă©vidences derniĂšres tirĂ©es du sujet lui-mĂȘme, et trouvant dans ces Ă©vidences sa justification absolue ? Cette exigence, que d’aucuns croient exagĂ©rĂ©e, n’appartient-elle pas Ă  l’essence mĂȘme de toute philosophie ?[3] Ce dĂ©sir de faire de la philosophie une science rigoureuse et autonome mĂšnera Husserl du questionnement sur l’origine psychologique des vĂ©ritĂ©s logico-mathĂ©matiques Ă  l’analyse du rapport entre la subjectivitĂ© du connaĂźtre et l’objectivitĂ© du contenu de la connaissance. »[4] Husserl en vient Ă  poser, comme caractĂšre distinctif de toutes les opĂ©rations de la conscience, par opposition aux phĂ©nomĂšnes physiques, leur nĂ©cessaire relation Ă  un contenu ou objet intentionnel. L’élĂ©ment explicatif premier de la conscience est donc l’intentionnalitĂ© basĂ©e sur une perception externe induisant une perception interne du vĂ©cu comme objet mental »[5]. Cette philosophie intentionnelle Ă©tait dĂ©jĂ  prĂ©sente dans les travaux de F. Brentano, prĂ©dĂ©cesseur d’Husserl, lequel affirmait le primat de l’expĂ©rience, et rapportait tous les phĂ©nomĂšnes psychiques Ă  un contenu » ou vers un objet »[6] intentionnel. Brentano et Husserl rĂ©activent ainsi, l’un et l’autre, un certain introspectionnisme moyennant un dĂ©tour par l’empirisme. Husserl poussera, jusque dans ses ultimes consĂ©quences, cette thĂ©orie de l’intentionnalitĂ© de la conscience et sa dimension constituante et aboutira Ă  la fameuse formule Toute conscience est conscience de quelque chose »[7]. ThĂ©oriquement, la conscience husserlienne n’a pas l’abstraction d’une instance gnosĂ©ologique mais l’épaisseur d’une Ă©preuve de soi indexĂ©e sur l’expĂ©rience du monde. »[8] Des aspects aussi essentiels de la phĂ©nomĂ©nologie husserlienne tels que la dĂ©finition de la conscience par l’intentionnalitĂ©, la description de la conscience constituante, ont fait Ă©cole et suscitĂ© l’obĂ©dience de philosophes tel que Sartre lequel Ă©crivait dans La transcendance de l’ego Nous croyons volontiers pour notre part Ă  l’existence d’une conscience constituante. Nous suivons Husserl dans chacune de ses admirables descriptions oĂč il montre la conscience transcendantale constituant le monde en s’emprisonnant dans la conscience empirique. » [9] Il reste qu’apprĂ©hender la conscience Ă  partir de la visĂ©e intentionnelle de la conscience et sa dimension constituante, prĂ©suppose, chez Husserl, un moment plus originaire, plus fondatif, celui de la conscience permanente de l’acte lui-mĂȘme. Ici Ă©merge la question de la conscience de soi comme approfondissement de l’intentionnalitĂ© premiĂšre dirigĂ©e vers l’objet. De l’intentionnalitĂ© Ă  la conscience de soi Brentano soulignait dĂ©jĂ  dans ses recherches qu’il existait une liaison particuliĂšre entre l’objet de la reprĂ©sentation interne et cette reprĂ©sentation mĂȘme »[10] au sens oĂč tous les actes de visĂ©e intentionnelle s’accompagnaient d’une reprĂ©sentation de soi » c’est-Ă -dire d’une conscience interne permanente de l’acte lui-mĂȘme. Il est rejoint en cela par Husserl pour qui tout vĂ©cu intentionnel doit devenir lui-mĂȘme l’objet d’une intention rĂ©flexive. Par consĂ©quent, tous les actes descriptifs doivent ĂȘtre soumis au principe de l’intentionnalitĂ©. Ainsi que l’affirme Rudolf Bernet, grand spĂ©cialiste de la phĂ©nomĂ©nologie, Toute rĂ©flexion sur soi ou toute perception intentionnelle de soi et de ses propres vĂ©cus est prĂ©cĂ©dĂ©e par une reprĂ©sentation intentionnelle de soi, oĂč ce soi est prĂ©sentĂ© et pressenti sous la forme d’un objet secondaire. »[11] Pour Husserl, la conscience n’est pas seulement livrĂ©e aux objets du monde. Elle ne multiplie ses pĂŽles d’actes intentionnels que pour autant qu’elle est simultanĂ©ment conscience de soi ou prĂ©sence Ă  soi. Ce mode d’ĂȘtre de la conscience est une propriĂ©tĂ© essentielle de celle-ci et une structure nĂ©cessaire. La conscience de soi est, d’aprĂšs Husserl, l’instance supĂ©rieure qui fait que je me retrouve moi-mĂȘme, et le mĂȘme moi, dans un auto-recouvrement nĂ©cessaire. »[12] Elle est le seul mode d’exister qui soit possible pour une conscience de quelque chose »[13] puisqu’elle supervise toute visĂ©e intentionnelle de l’objet. Analogie peut ĂȘtre faite ici avec une sorte de synthĂšse identitaire de soi ou ipsĂ©itĂ©. Cette conscience de soi coĂŻncide mĂȘme chez Husserl avec une connaissance de soi Je peux itĂ©rativement apprendre Ă  connaĂźtre mon Dasein concrĂštement plein en tant qu’unitĂ© egoĂŻque, 
 et acquĂ©rir dans l’action synthĂ©tique de l’itĂ©ration rĂ©flexive et dans la conscience originaire du toujours Ă  nouveau » une connaissance de moi-mĂȘme. »[14] En dĂ©finitive, c’est concomitamment qu’Husserl articule la dimension existentielle de l’intentionnalitĂ© et la conscience de la conscience d’objet. Conscience de soi et conscience positionnelle de l’objet sont ainsi fortement corrĂ©lĂ©es. Cependant, ce rapport intentionnel de la conscience de soi Ă  l’intentionnalitĂ© a Ă©tĂ© remis en cause par Blumenberg. La conscience de la conscience d’objet, en tant qu’unitĂ© totalisĂ©e, n’est-elle pas finalement une pure et simple construction spĂ©culative chez Husserl ? S’atteste-t-elle vĂ©ritablement sous un mode anthropologique ou existentiel ? Satisfait-elle rĂ©ellement au critĂšre de l’intuition empirique ? B Conscience de soi husserlienne et apories phĂ©nomĂ©nologiques C’est en se livrant Ă  une vĂ©ritable exĂ©gĂšse philosophique que Blumenberg dĂ©cĂšle, dans la pensĂ©e husserlienne, un nombre considĂ©rable de contradictions internes, d’apories phĂ©nomĂ©nologiques. Mais cette remise en cause critique des thĂšses de l’auteur de la Krisis ne s’effectue qu’au creuset d’un projet philosophique original, celui justement qu’Husserl avait rejetĂ© re-donner Ă  la phĂ©nomĂ©nologie toute son Ă©paisseur anthropologique. L’éviction husserlienne de l’anthropologie en phĂ©nomĂ©nologie. La critique blumenbergienne de l’immĂ©diatetĂ© de la conscience chez Husserl s’inscrit dans le cadre d’une critique beaucoup plus large la dĂ©cision de Husserl » et de Heidegger de rejeter l’anthropologie. Blumenberg parle, en effet, et sans ambages, d’un interdit phĂ©nomĂ©nologique »[15], ou d’une exclusion de l’anthropologie »[16]. S’interrogeant sur les raisons profondes de cette excommunication anthropologique, Blumenberg arrive Ă  l’idĂ©e que le rejet de l’anthropologie par Husserl tient de son refus de rĂ©duire les vĂ©cus de conscience Ă  un dispositif psychique particulier. Pour Husserl, l’anthropologie philosophique est une minimisation philosophique on pourrait dire une sous-estimation la philosophie ne tourne pas Ă  plein rĂ©gime. Sa prĂ©supposition est que la philosophie peut accomplir davantage comme phĂ©nomĂ©nologie. Elle doit ĂȘtre en mesure de donner une thĂ©orie de tout mode possible de conscience et de raison, d’objet et de monde, et mĂȘme d’intersubjectivitĂ©. [17] Pour Husserl, la phĂ©nomĂ©nologie devrait avoir pour tĂąche de formuler des vĂ©ritĂ©s valant pour toute conscience humaine. Si ces vĂ©ritĂ©s sont assurĂ©es transcendentalement, elles valent pour tout homme. L’objectif visĂ© est donc de s’ajuster Ă  un degrĂ© de gĂ©nĂ©ralisation qui affranchisse des dĂ©terminations particuliĂšres de l’expĂ©rience mondaine. L’épochĂš phĂ©nomĂ©nologique conduirait ainsi Ă  un degrĂ© d’analyse dĂ©pouillĂ© de toute rĂ©fĂ©rence Ă  une anthropologie empirique particuliĂšre. On reconnaĂźt ici une manie proprement kantienne de faire reposer la validitĂ© des Ă©noncĂ©s universelles sur la raison. Ce qui est validĂ© et assurĂ© phĂ©nomĂ©nologiquement vaut aussi pour l’homme. »[18] Une telle geste phĂ©nomĂ©nologique donnerait Ă  la conscience l’accĂšs Ă  un royaume d’évidences originelles »[19] dont chacun pourrait Ă©prouver la validitĂ©, abstraction faite de toute rĂ©fĂ©rence Ă  l’existence du monde »[20] ou Ă  la nature de l’homme. » [21] Ce moment mĂ©ta » de la constitution transcendantale, oĂč la conscience saisit les phĂ©nomĂšnes dĂ©pouillĂ©s de leur eidos », donnerait, chez Husserl, l’impression d’une nĂ©cessitĂ© anthropologique au sens oĂč ce dernier l’envisageait lui-mĂȘme dans ses travaux[22] Ainsi la science universelle est-elle aussi science de l’homme dans sa praxis humaine, mais aussi de l’homme comme connaissant, Ă©galement de l’homme comme connaissant au sens de l’anthropologie universelle, et ainsi de tous les actes rĂ©els et possibles de connaissance, des facultĂ©s de connaĂźtre, etc. » [23] Si Blumenberg reconnaĂźt l’existence de cette nĂ©cessitĂ© anthropologique chez Husserl, elle reste cependant pour lui purement thĂ©orique et non assumĂ©e. Husserl dĂ©fend le terrain de cette discipline pour la phĂ©nomĂ©nologie au titre de l’universalitĂ© lĂ  oĂč il est question de tout, on doit aussi parler de l’homme. L’ĂȘtre du monde serait prĂ©supposĂ©, et Ă  ce monde appartient aussi l’homme agissant et connaissant. »[24] Cette invocation non assumĂ©e d’un ancrage anthropologique de la phĂ©nomĂ©nologie apparaĂźt de maniĂšre tangible dans la critique acerbe que Blumenberg adresse Ă  Husserl au sujet de l’intentionnalitĂ© et la perception immĂ©diate de soi. Ce dernier rĂ©investit les conditions de possibilitĂ©s existentielles d’une conscience qui serait purement spectatrice du monde et d’elle-mĂȘme. Conscience de soi et intentionnalitĂ© un rapport problĂ©matique L’objection principale que Blumenberg adresse Ă  Husserl porte sur la mise en Ɠuvre effective de la conscience rĂ©flexive dans son rapport Ă  la visĂ©e intentionnelle de l’objet. Blumenberg problĂ©matise l’évidence avec laquelle Husserl dĂ©crit la conscience de soi, cette capacitĂ© qu’a la conscience de se retourner sur elle, de se prendre elle-mĂȘme pour objet de sa visĂ©e intentionnelle. En effet, pour Husserl et ses disciples, l’idĂ©e que la conscience se bouclait sur elle-mĂȘme constituait un allant de soi ». La transparence du sujet constituant Ă  soi mĂȘme a toujours relevĂ© d’une certitude Ă©pistĂ©mique jusqu’à lors peu contestĂ©e. Or, pour Blumenberg, cette pseudo Ă©vidence repose sur un impensĂ© qui disqualifie la mĂ©thode phĂ©nomĂ©nologique elle-mĂȘme puisqu’elle se meut intĂ©gralement parmi des actes de rĂ©flexion. La question fondamentale soulevĂ©e par Blumenberg est la suivante Comment la conscience peut-elle avoir conscience d’elle-mĂȘme et accomplir en mĂȘme temps des actes Ă  visĂ©e intentionnelle ? Est-il possible de rendre compte anthropologiquement de la capacitĂ© qu’a la conscience de se mettre Ă  distance des choses pour en faire des objets intentionnels et dans le mĂȘme temps se saisir comme ce qui rĂ©siste Ă  toute variation imaginaire sur ces mĂȘmes objets ? La critique de Blumenberg porte ainsi sur ce pan de la description phĂ©nomĂ©nologique husserlienne garantissant l’accĂšs de la conscience Ă  ses vĂ©cus, ceci sur le mode de l’immĂ©diatetĂ©. La conception husserlienne de la conscience comme intentionnalitĂ©, c’est-Ă -dire comme capacitĂ© Ă  viser des objets est en parfaite contradiction avec une perception immĂ©diate de soi comme pure conscience de soi. En d’autres termes, la structure essentiellement intentionnelle de la conscience qui la dirige toujours vers un objet ne laisse aucune place Ă  une rĂ©flexivitĂ© vidĂ©e de toute dĂ©termination objective. Si l’intentionnalitĂ© de la conscience est toujours un se diriger vers » des objets, alors elle devrait, en toute rigueur, exclure toute rĂ©flexivitĂ© qui viendrait alors interrompre cette disposition fondamentale et sa rĂ©alisation. Blumenberg peut donc affirmer en toute logique La rĂ©flexion n’appartient pas nĂ©cessairement Ă  la conscience. »[25] Nous sommes ainsi placĂ©s face Ă  une aporie husserlienne le rapport d’extĂ©rioritĂ© qui existe entre intentionnalitĂ© et rĂ©flexivitĂ© de la conscience. La rĂ©flexivitĂ© de la conscience constitue un contrepoint Ă  la thĂ©matisation mĂȘme de l’intentionnalitĂ©. En bon phĂ©nomĂ©nologue, Blumenberg dĂ©voile » l’aveuglante et trompeuse Ă©vidence husserlienne sur le rapport d’immĂ©diatetĂ© que la conscience a avec elle-mĂȘme. La question lancinante qui prĂ©occupe alors Blumenberg est de savoir comment sortir de cette aporie phĂ©nomĂ©nologique. Sa premiĂšre tentative de rĂ©ponse rĂ©side dans la prĂ©cision du statut Ă©pistĂ©mologique de la conscience de soi celui d’ĂȘtre un rĂ©quisit mĂ©thodologique. La conscience de soi un rĂ©quisit mĂ©thodologique La conscience de soi relĂšve avant tout chez Blumenberg d’une intuition infĂ©rĂ©e et non de la connaissance. Le sentiment d’une saisie immĂ©diate de soi est celui d’un renfermement sur soi, d’une boucle. C’est le sentiment de fusion, dans l’unicitĂ© de la personne, d’un sujet rĂ©flĂ©chissant et d’un sujet rĂ©flĂ©chi, sujets qui sont tout Ă  la fois identiques et distincts. Ce dont on s’approprie dans le retour de la conscience sur elle-mĂȘme, ce n’est pas d’abord un savoir, mais la perception de cette unitĂ© substantielle au plus intime de l’ĂȘtre entre un je » constituant et un je » constituĂ©. Ce Ă  quoi l’on s’exerce et ce que l’on s’approprie n’est pas la rĂ©flexion en tant que telle 
 mais sa concentration sur le domaine d’origine hĂ©tĂ©rogĂšne, Ă  savoir transcendantal, de la conscience, lĂ  oĂč elle se produit elle-mĂȘme. »[26] Le recours Ă  l’idĂ©e d’une conscience pure n’est finalement qu’un rĂ©quisit mĂ©thodologique et non une vĂ©ritĂ© anthropologique. MĂ©thodologiquement, le sujet se saisit virtuellement » dans une spontanĂ©itĂ© antĂ©rieure Ă  l’intentionnalitĂ© de sa conscience. Le renfermement de la conscience sur elle-mĂȘme ne rĂ©sorbe donc pas la distance entre un sujet connaissant et un sujet connu, entre un ego transcendantal et un ego mondain. L’auto-dĂ©voilement du sujet plonge ainsi l’identitĂ© de ce dernier dans une totale incertitude en raison de la situation plurielle de l’ego constituant dans le monde, y compris dans le monde biologique. C’est ici qu’entre en ligne de compte la dimension proprement anthropologique de la conscience rĂ©flexive chez Blumenberg. La conscience ne se rapporte rĂ©flexivement Ă  elle-mĂȘme autrement que par le biais de variations imaginaires et plurielles dont le socle est anthropologique. Si, pour Husserl, les hypothĂšses eidĂ©tiques se fondent sur l’évidence d’un monde qui existe, pour Blumenberg, les hypothĂšses phĂ©nomĂ©nologiques, elles, reposent sur un fondement anthropologique. C Une rĂ©-anthropologisation de la conscience de soi Du ZurĂŒck zur Sachen » au Zu den Sachen und zurĂŒck »[27] Le mot d’ordre husserlien d’un retour aux choses mĂȘmes » telles qu’elles se prĂ©sentent Ă  une conscience objective susceptible de les dĂ©crire ne convainc pas, avons-nous vu. Blumenberg y perçoit les relents d’un pseudo-rĂ©alisme dont il convient de questionner les prĂ©supposĂ©s phĂ©nomĂ©nologiques. Ce dont il faudrait revenir, selon notre philosophe, c’est de la prĂ©tention promĂ©thĂ©enne de dĂ©finir transcendentalement l’essence des choses elles-mĂȘmes car, dans l’élaboration de sa science rigoureuse, Husserl aurait oubliĂ© que le je » qui s’interroge, est un je » qui affirme son inscription dans un corps, dans un monde. Blumenberg Ă©met ainsi l’idĂ©e d’une anthropologisation et mĂȘme d’une biologisation de la conscience. Telle est d’ailleurs la thĂšse centrale qui traverse son ouvrage Zu den Sachen und zurĂŒck Ma thĂšse est la suivante l’intentionnalitĂ©, comme la dĂ©terminabilitĂ© de la conscience qui lui mĂ©nage sa capacitĂ© Ă  avoir des objets, peut ĂȘtre fondĂ©e de façon suffisante sur un fondement anthropologique. »[28] Il s’agit de se dĂ©partir d’une comprĂ©hension de la conscience qui en donne une dĂ©finition dĂ©finitive entendue comme totalement sĂ©parĂ©e du bios, de l’animalitĂ©. La saisie immĂ©diate de soi doit ĂȘtre rapportĂ©e aux conditions de possibilitĂ© complexes de la conscience humaine. Ainsi que l’affirme Blumenberg, la conscience de soi est un factum »[29] anthropologique et biologique Pour une interprĂ©tation strictement biologique, l’homme ne fut pas, en un premier temps, une tentative trĂšs rĂ©ussie de la nature. Manifestement, les premiĂšres formes de compensation de l’adaptation rĂ©duite du systĂšme organique – c’est-Ă -dire les premiĂšres Ă©bauches de ce que nous appelons culture – n’étaient pas trĂšs performantes. 
 tout indique la pĂ©nibilitĂ© avec laquelle se sont constituĂ©es et agrĂ©gĂ©es les rĂ©alisations que nous avons appris Ă  considĂ©rer rĂ©trospectivement, comme la trace de la raison. La raison et la culture, quoi qu’elles aient encore pu ĂȘtre ou devenir par ailleurs sont tout d’abord les corrĂ©lats d’une problĂ©matique existentielle intensifiĂ©e. [30] Cette rĂ©habilitation d’une anthropologie existentielle et phĂ©nomĂ©nologique de la conscience de soi suppose un rejet de la dĂ©termination aristotĂ©licienne de l’homme comme animal rationnel ». Blumenberg affirme en effet qu’ il y a un grand nombre de thĂ©ories qui ont Ă©tĂ© formĂ©es sur la communication d’ĂȘtres rationnels sous la stricte supposition de la minimisation de leurs mondes d’expĂ©rience et de leurs moyens de comprĂ©hension. »[31] De telles thĂ©ories oblitĂšrent d’autres types de rapports, entre autres le lien substantiel entre la conscience et la corporĂ©itĂ©. Cette dĂ©finition qui superpose la raison Ă  l’organisme empĂȘche de voir le lien essentiel qui existe entre la structure de la conscience et ce que nous appelons culture », de ce qui est Ă  la fois naturel et culturel. Avant d’ĂȘtre raison, l’humanitĂ© est corporĂ©itĂ©. »[32] Cette rĂ©-anthropologisation de la conscience de soi chez Blumenberg ne signifie pas un retour pur et simple Ă  une anthropologie substantialiste traditionnelle, mais plutĂŽt une prise en compte des possibilitĂ©s infinies de projection de soi. L’indĂ©finissabilitĂ©, nous dit Blumenberg, est l’essence de l’homme. »[33] Conscience de soi et expĂ©rience du corps propre L’un des axes principaux des rĂ©flexions de Blumenberg sur le rapport entre la conscience de soi et l’anthropologie rĂ©side dans la visibilitĂ© du corps propre au sens oĂč La transcendantalisation de l’intersubjectivitĂ© et la visibilitĂ© anthropologique du corps pourraient converger, fĂ»t-ce, contre la volontĂ© du premier des phĂ©nomĂ©nologues. »[34] Cette visibilitĂ© du corps ne relĂšve pas simplement du constat massif que l’homme a un corps » et est ainsi physiquement visible ». Elle signifie plus fondamentalement qu’ il est dĂ©terminĂ© et traversĂ© en permanence par le pouvoir-voir de l’autre. »[35] Ce pouvoir-voir de l’autre » soumet le sujet Ă  un complexe anthropologique de la visibilitĂ© »[36] se rapportant Ă  la nuditĂ© mĂȘme du corps et se traduisant culturellement par des mĂ©canismes de voilement pudeur ou de dĂ©voilement Ă©rotisation du corps. Cette mĂ©diation et cette variĂ©tĂ© culturelles rompent toute relation d’immĂ©diatetĂ© de la conscience de soi Ă  l’expĂ©rience du corps propre. On comprend dĂšs lors pourquoi Blumenberg met en avant le concept de distance » pour montrer que l’une des caractĂ©ristiques essentielles de l’ĂȘtre humain consiste dans le renoncement Ă  l’immĂ©diatetĂ© »[37]. Ce renoncement est rendu manifeste dans la crĂ©ation par l’homme d’une zone culturelle » d’outils et d’institutions autour de son corps nu »[38], par la domestication indirecte de soi. L’homme est finalement ce parasite sui generis » qui dĂ©construit le contact immĂ©diat avec la rĂ©alitĂ© et les rĂ©alisations propres qui s’y rapportent. »[39] Le redĂ©ploiement de la comprĂ©hension de la conscience de soi chez Blumenberg requiert ainsi que l’on s’attache Ă  la facticitĂ© du corps propre et aux conditions culturelles et extracorporelles de son existence. Ici apparaĂźt aussi l’importance que Blumenberg accorde Ă  la mĂ©taphore en tant que mĂ©dium de l’expression de soi rĂ©vĂ©lant en creux l’incapacitĂ© fondamentale de la conscience de soi Ă  s’abstraire des expĂ©riences mondaines de l’ego transcendantal. Conclusion Pour Blumenberg la conscience de soi, comme saisie des faits dans leur puretĂ© est une fiction husserlienne. Une codification homogĂšne de la conscience, en tant qu’elle est capable de s’élever Ă  sa forme pure, de demeurer une structure inchangĂ©e par-delĂ  les ajouts et les retraits qu’elle subirait, mĂšne, de facto Ă  une aporie. Blumenberg propose une refonte gĂ©nĂ©tique de cette conscience de soi en prenant en compte l’opacitĂ© de soi et la contingence mĂȘme de la nature humaine. Si la conscience de soi permet au sujet de coĂŻncider avec lui-mĂȘme, c’est dans l’interstice des potentialitĂ©s qu’elle a d’ĂȘtre attentive, d’ĂȘtre distraite et mĂȘme d’oublier. C’est donc au travers de ses dĂ©terminations proprement humaines, des ressources de sa survie que la conscience peut rĂ©aliser ses opĂ©rations et construire son identitĂ©. Cette capacitĂ© Ă  se rapporter Ă  soi, Ă  l’autre, au monde, constitue, selon Blumenberg, l’une des qualitĂ©s les plus surprenantes de la conscience car elle en fait une actrice, une instance capable de jouer la comĂ©die »[40]. BIBLIOGRAPHIE Brentano F., Psychologie du point de vue empirique, Paris, Vrin, 2008. Bernet R., La vie du sujet. Recherches sur l’interprĂ©tation de Husserl dans la phĂ©nomĂ©nologie, Paris, PUF, 1994. Blumenberg H., Description de l’homme, traduit par Denis Trierweiler, Paris, Cerf, 2011. De Coorebyter V., Sartre face Ă  la phĂ©nomĂ©nologie. Autour de L’intentionnalitĂ© » et de La transcendance de l’ego », Paris, Editions Ousia, 2000. Depraz N., Sur l’intersubjectivitĂ©, t. 2, Paris, BrochĂ©, 2011. Husserl E., MĂ©ditations cartĂ©siennes. 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Introduction gĂ©nĂ©rale Ă  la phĂ©nomĂ©nologie pure, trad. de l’allemand par P. RicƓur, Paris, Gallimard, 1950, p. VII. [5] E. Husserl, Recherches Logiques. Tome II. Recherches pour la phĂ©nomĂ©nologie et la thĂ©orie de la connaissance. 2Ăšme partie Recherches III, IV et V, traduit de l’allemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et RenĂ© SchĂ©rer, Paris, PUF, 1993, p. 153. [6] F. Brentano, Psychologie du point de vue empirique, Paris, Vrin, 2008, p. 101. [7] H. Blumenberg, Description de l’homme, traduit par Denis Trierweiler, Paris, Cerf, 2011, p. 237. [8] V. de Coorebyter, Sartre face Ă  la phĂ©nomĂ©nologie. Autour de L’intentionnalitĂ© » et de La transcendance de l’ego », Paris, Editions Ousia, 2000, p. 333. [9] Sartre, La transcendance de l’ego, Paris Vrin, 2003, p. 18. [10] F. Brentano, p. 139. [11] R. Bernet, La vie du sujet. Recherches sur l’interprĂ©tation de Husserl dans la phĂ©nomĂ©nologie, Paris, PUF, 1994, p. 319. [12] E. Husserl, Recherches Logiques. Tome III. Recherches pour la phĂ©nomĂ©nologie et la thĂ©orie de la connaissance. 2Ăšme partie Recherche VI, traduit de l’allemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et RenĂ© SchĂ©rer, Paris, PUF, 1993, p. 411. [13] Sartre, L’ĂȘtre et le nĂ©ant. Essai d’ontologie phĂ©nomĂ©nologique, Paris, Gallimard, 1984, p. 20. [14] E. Husserl, La rĂ©duction phĂ©nomĂ©nologique. textes posthumes 1926-1935, Grenoble, JĂ©rĂŽme Millon, 2007, p. 186. [15] H. Blumenberg, p. 154. [16] Idem. [17] Ibid., p. 30. [18] Ibid., p. 31. [19] Monod, L’interdit anthropologique » chez Husserl et Heidegger et sa transgression par Blumenberg », Revue germanique internationale, n° 10, 2009, p. 223. [20] Idem. [21] Idem. [22] Dans ses derniers travaux sur l’intersubjectivitĂ© Cf. Husserliana, XIII, XIV et XV, Husserl multiplie l’usage du mot anthropologie » mais sans lui donner sa consistance propre. [23] E. Husserl, Husserliana, tome XV, La Haye, Martinus Nijhoff, 1950, p. 480 citĂ© par N. Depraz, Sur l’intersubjectivitĂ©, t. 2, Paris, BrochĂ©, 2011, p. 374. [24] H. Blumenberg, p. 437. [25] Ibid., p. 154. [26] Ibid., p. 258. [27] Du retour aux choses », mot d’ordre de la phĂ©nomĂ©nologie, au retour des choses mĂȘmes » au sens de revenir des choses mĂȘmes ou plus littĂ©ralement Aux choses mĂȘmes et retour » selon le titre d’un ouvrage de Blumenberg intitulĂ© Zu den Sachen und zurĂŒck . [28] H. Blumenberg, Zu den Sachen und zurĂŒck, Francfort/Main, 2002, p. 132 citĂ© par Monod, L’interdit anthropologique » chez Husserl et Heidegger et sa transgression par Blumenberg », Revue germanique internationale, n° 10, 2009, p. 225. [29] H. Blumenberg, p. 39 et p. 242. [30] Ibid., p. 488-489. [31] Ibid., p. 489. [32] M. Merleau-Ponty, La nature. Notes. Cours du collĂšge de France, Paris, Seuil, 1995, p. 269. [33] H. Blumenberg, p. 510. [34] La transcendantalisation de l’intersubjectivitĂ© et la visibilitĂ© anthropologique pourraient converger 
, fĂ»t-ce contre la volontĂ© du premier des phĂ©nomĂ©nologues. » H. Blumenberg, p. 237. [35] Monod, op. cit., p. 234. [36] Idem. [37] H. Blumenberg, p. 556. [38] Ibid., p. 503. [39] Ibid., p. 549. [40] Ibid., p. 146.

la conscience de soi est elle trompeuse